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Comme beaucoup, Je suis tombé dans l’informatique au début de l’adolescence et suis vite devenu rapidement passionné. Curieux de comprendre comment un ordinateur fonctionnait, j’ai rapidement commencé à programmer en assembleur mon Amstrad CPC (microprocesseur Z-80 : 8 bits, 64kilos octet de RAM et horloge à 4MHz !), puis mon Amiga 500 (oui, j’étais un gros geek, mais à l’époque, malheureusement pour l’ado que j’étais, ce n’était pas encore quelque chose de considéré comme « cool » par la société ! ).
C’est donc tout naturellement, qu’après le Bac, je me suis tourné vers un DUT informatique. Comme ça s’est bien passé, j’ai pu choisir l’école d’ingénieur en informatique de mon choix, et l’Ensimag, ça ne se refuse pas, même si ça a été un peu dur pour moi en maths en 1A …
Après mes stages en 2A chez STMicroelectronics sur le développement d’un langage pour un DSP vidéo, puis chez HP en 3A sur des cartes à puces où nous utilisions Java (tout nouveau langage à l’époque !), je suis rentré chez Bull en 1998, où j’ai entre autres participé à la mise en place des messageries internet de l’Education Nationale et de l’Assurance Maladie (à l’époque, Google était encore une startup de quelques employés !), j’ai aussi participé à des avant-ventes de projets, j’aimais beaucoup la double compétence technique et relationnelle qui était nécessaire pour convaincre les clients potentiels !
Puis en 2000, j’ai pu partir une petite année aux USA, à Denver, Colorado, afin de travailler sur des projets de commerce en ligne au sein de BEA, une startup qui a depuis été rachetée par Sun Microsystems. C’était une expérience passionnante qui m’a montré la façon dont les américains travaillaient et vivaient.
Après cette expérience, j’ai rejoint quelques mois une autre startup en Suisse, qui travaillait sur le développement d’un portail d’application en Java. Malheureusement, la bulle spéculative du début des années 2000 sur internet à éclaté, emportant de nombreuses startups avec elles, dont celle où je travaillais, et j’ai dû me résoudre à revenir dans des entreprises plus traditionnelles.
C’est ainsi que je suis rentré chez Schneider Electric en 2001, qui se place aujourd’hui comme le leader de l’efficacité énergétique. Pendant quelques années, j’ai été chef de projet de logiciels pour aider les clients de Schneider à concevoir et chiffrer leurs installations.
Puis, je suis devenu responsable des outils logiciels clients pour une filiale de Schneider, et j’ai pu partir avec ma famille 2 ans à Barcelone, bien que ne sachant parler l’Espagnol, que j’ai appris sur place, certainement un avantage des grosses entreprises à condition d’avoir envie de bouger.
De retour en France en 2009, j’ai à nouveau travaillé sur le web, m’occupant de divers projets, puis j’ai eu en charge une équipe d’experts sur des sujets liés au web comme les CMS, le SEO, les statistiques, etc.
Je suis maintenant en charge des méthodes et outils pour les équipes de développement, qui se répartissent entre France, Etats-Unis, Irlande, Inde, et Pologne. Nous sommes en train de mettre en place des approches Agile, et ce n’est pas évident dans une grande entreprise, mais c’est ce qui rend le challenge intéressant, car cela implique une transformation radicale, tant au niveau de l’organisation (avoir des équipes co-localisées et non plus éclatées dans le monde), de l’état d’esprit des collaborateurs (lutter contre le « ça marche sur ma machine, ce n’est pas mon problème si ça ne marche pas ailleurs ! »), du management (avoir des leaders qui sont aussi acteurs, ne plus fonctionner en structure hiérarchique mais en réseaux et en communautés de pratiques, cf. management 3.0) et des techniques de développement et de mise en production (intégration continue, déploiement continu, automatisation des livraisons et approche DevOps). C’est passionnant, car ce sont de grands changements qui touchent différents domaines, mais qui sont inéluctables pour s’adapter au monde informatique d’aujourd’hui, où on livre une version potentiellement plusieurs fois par jour, et non quelques fois par an, comme il y a peu encore.
Comme dit Mark Andreessen, « Software is eating the world » : on retrouve le logiciel partout maintenant, du banal électroménager de cuisine à la voiture électrique haut de gamme, sans parler de la place qu’ont pris Internet, le mobile ou les réseaux sociaux, dans la vie de Monsieur Tout le monde. Avec l’arrivée des objets connectés et de l’Internet of Things (IoT), ça ne sera qu’encore plus vrai. C’est donc une chance incroyable pour nous, ingénieurs Ensimag, car nous pouvons être au cœur de la transformation des technologies et de notre société. Il convient néanmoins de faire attention à d’autres transformations qui vont elles aussi impacter grandement notre société, et pour lesquelles, nous avons aussi un rôle à jouer, en tant qu’ingénieurs et en tant que citoyens soucieux de l’avenir et de ce que nous laisserons aux générations suivantes :
L’Ensimag nous enseigne les bases techniques, mais surtout, et c’est bien plus important, la capacité de nous adapter, et la prise de recul nécessaire qui nous permettent de faire les bonnes analyses et de prendre les bonnes décisions, que ce soit au quotidien ou à plus grande échéance, que ce soit au travail ou dans notre vie personnelle.
Alors lancez-vous sans hésiter, les cartes sont entre vos mains !