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Lors de la troisième année à l’Ensimag, j’ai effectué un double cursus Master 2 Recherche dans le domaine de la santé, très intéressé par la recherche et les biotechnologies. Ma thèse à Grenoble-INP a développé des méthodes statistiques bayésienne pour l’analyse de données génétiques humaines. J’ai eu ensuite l’opportunité d’effectuer un post-doc dans la prestigieuse université de Berkeley, toujours autour d’approches statistiques en génétique humaine.
Bien qu’intéressé par la recherche académique, j’ai vite voulu explorer la recherche en industrie, qui fait le lien entre recherche fondamentale et applications. Après 2 ans à Berkeley, j’ai donc rejoint 23andMe, une start-up Californienne qui se propose d’analyser le génome de ses clients, en tant que « computational biologist ». Ce terme, peu traduit en Français, décrit celui qui étudie les données et problèmes biologiques par des méthodes computationnelles : développement d’algorithmes, machine learning, calcul de haute performance …
Après plus de 5 ans à San Francisco, j’ai rejoint mon poste actuel chez Novartis (à Bâle en Suisse), en tant que Senior ComputationalBiologist dans l’équipe d’oncologie.J’ai maintenant l’opportunité d’avoir à travers ma recherche un impact contre le cancer, et ce à une époque charnière dans la lutte contre cette maladie. Je travaille en partenariat direct avec les biologistes de l’équipe pour concevoir les expériences, analyser les jeux de données toujours plus volumineux, développer des outils et des méthodes d’analyses …
Beaucoup s’accordent à dire que le 21eme siècle est celui de la biologie : thérapies géniques, cancer ou encore longévité sont parmi les sujets scientifiques les plus en vue du moment. Leur lien fort avec l’étude du génome font que ces domaines sont au cœur de la tendance « Big Data », et sont du coup extrêmement demandeurs de talents en informatique, statistiques et modélisation.
A l’Ensimag, par son enseignement généraliste, j’ai acquis une base solide en mathématiques appliquées et en informatique, et particulièrement adaptée à ces aspects de la recherche biomédicale. En effet, la capacité à développer des modèles statistiques complexes, d’analyser des jeux de données toujours plus massifs (Big Data) et savoir implémenter ces modèles de façon performante, forment une combinaison de talents encore rare et très recherchée.
Cependant, l’école ne suffit pas. Ma thèse a été un atout majeur pour travailler dans les meilleures équipes de recherche biomédicale. Sachez qu’ailleurs qu’en France, une thèse est presque toujours requise pour travailler dans les équipes de recherches. Enfin dans ce domaine où l’expertise se mesure au niveau mondial, il faut construire un réseau international, s’expatrier, voyager pour étendre ses connaissances : c’est une démarche que je considère comme indispensable.
La recherche est une voie permettant de travailler dans un cadre très pluridisciplinaire et international. A cela s’ajoute le fait que les biotechnologies sont en plein essor, et énormément reste à découvrir. Cela m’apporte une vie professionnelle motivante et passionnante.
Crédit illustration : http://www.circos.ca/