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Un routard de l’informatique au sein de Schlumberger

Bonjour, je suis de la Promo 95, et quand j’y pense, ça commence à faire une paye. Le temps passe vite, très vite, voici comment un dilemme m’a amené à vivre sur 2 hémisphères, 3 continents et déménager 6 fois.  Tout a commencé avec une décision très difficile, l’ENSIMAG ou l’ENSICA, Math ou Aéro, ou plutôt Ski ouMer ! Et comme en fait j’aimais quand même bien l’informatique, c’est à dire à l’époque OricAtmos, Atari, ZX81, sur lesquels je m’amusais à taper ces longues lignes de chiffres qui finissaient par se transformer en points qui s’animaient, j’ai laissé mon cœur pencher pour le ski. Et comme le dit la sagesse populaire, si tu n’arrives pas à choisir entre deux options, c’est qu’aucune n’est vraiment mauvaise.

Bref, l’ENSIMAG c’était bien (les 2 Alpes aussi)! Que retiens-je de 3 ans à l’ENSIMAG? De quoi me sers-je encore dans mon travail actuel ? Rien ou presque ! Qui utilise encore Lisp, Pascal, ADA, etc ? Bon j’exagère un peu, ça m’a permis de coder en PERL la première version de l’annuaire en ligne de l’AAE ENSIMAG qui a tourné pendant 7 ans. Par contre l’ENSIMAG m’a appris à apprendre, à être curieux, à aller plus loin, à me dépasser, à analyser, à synthétiser, à être logique et rigoureux, à m’adapter. Et cela, je l'utilise tous les jours et c’est ce qui fait la différence. Voici comment en me remettant tout le temps en question, en définissant une vision, une direction,j’ai pu découvrir pendant les 20 dernières années tout ces endroits, ces gens,ces cultures.

L’appel de l’international

Mon stage de fin d’études, je l’ai fait à Phoenix (Arizona – USA), mon CSN (ou VSN, bref la“coopération”,  pour ne pas faire mon service militaire ...) je l’ai fait à Houston (Texas – USA). A ce point je savais que l’aventure, les voyages, je les avais dans le sang, et quoi de mieux que de rentrer dans un groupe international pour changer régulièrement de pied à terre !

J'ai donc rejoint le groupe Schlumberger en 97 sur le site de Clamart (Paris – France) entant que Backup Operateur et support sur site. Oui, Schlumberger avait bien son logo au dos de l’annuaire des anciens élèves, mais je n'avais aucune idée du domaine de l’entreprise à cette époque (essentiellement exploration pétrolière).En 2000, mon pied à terre se déplace dans le Connecticut (USA) où je deviens responsable informatique du siège social de New-York. En 2004, retour en France pour refaire quelques racines, souffler un peu. Je prends en charge l’équipe informatique bureautique française en tant que Service Delivery Manager pour laFrance, puis en charge de la communication groupe des Systèmes Informatiques(Communications du DSI et Change Management), et enfin je prends la responsabilité de la plateforme intranet et collaboration du groupe(CMS interne,Wikipedia interne, DropFile interne dont j’ai codé 20% sur sourceforge). En 2008une opportunité s’ouvre en Australie et notre pied à terre passe Down Under pour gérer le département informatique pour l’Australie, la Nouvelle Zélande et la Papouasie Nouvelle Guinée. Cela comprend la bureautique, le réseau, la téléphonie, les satellites de communications, les projets de collaboration locaux et mise en place de process d’amélioration d’efficacité, etc.. En 2012,retour sur un terrain connu, Houston (Texas – USA) pour prendre la direction de l’équipe gestion des postes de travail mondial du groupe et de la stratégie téléphonie mobile (Mobile Device Management – MDM et applications). En gros, la gestion au quotidien de 150 000 équipements au niveau sécurité, mise à jour, déploiement, standardisation,gestion, support, etc. Voilà en 20 ans un agenda bien rempli, des découvertes,des voyages, et j’espère que ce n’est pas fini.

Et la famille là-dedans ?

Tout le monde en profite bien, le fiston est parfaitement bilingue (quel avantage pour lui plus tard !), et il nous corrige notre accent impossible à perdre.  Avec tous ces déménagements, la carrière du conjoint n’est pas toujours facile, mais c’est possible. On a réussi pendant 10 ans et sur deux continents. Magali a progressé dans son entreprise en occupant des postes « ProductManager » et « Field Application Engineer », mais s’est arrêtée pour profiter de la vie Australienne. Toutes ces expériences nous ont permis de nous remettre en question périodiquement, d’essayer de nouvelles choses. Ainsi, Magali a démarré au Texas une petite entreprise sous forme de LLC .Et comme je ne dors pas beaucoup, je me suis lancé dans la menuiserie, le développement d’apps pour iOS, de blogs,  etc. Vous pouvez découvrir nos récits d’aventures autour du monde, nos 4000 "photos du jour" sur nos blogs : www.butre.fr & www.cooking.butre.fr 

 

Bilan, leçons et conseils

20 ans de carrière, et un bon mélange de fonctionnalités techniques et de responsabilités managériales au fur et à mesure que la carrière a avancée. Ce qui fait que cela a bien marché c’est tout d’abord d’avoir un but et de savoir ce qui est important (mes gros cailloux – cf.histoire ci dessous si vous ne voyez pas de quoi je parle). Bref, les outils pour y arriver sont essentiellement la compétence qui a inspiré la confiance du management, et la fiabilité des actions entreprises. L’autre dimension, c’est d’avoir du plaisir à ce que j’ai fait, cela m’a permis d’être toujours investi au mieux dans tous les projets. En gros trouvez l’équilibre entre ce que vous aimez, la où vous êtes bon et si possible ce qui paye suffisamment.

 

Quand on dit apprendre, c’est bien sûr observer et analyser les technologies émergentes, mais c’est aussi apprendre à connaître les gens, analyser les situations, faire la différence entre l’essentiel et le marginal. Voici quelques principes que je vous suggère :

  • Sachez où vous êtes et d’où vous partez ; apprenez donc à vous connaître ;
  • Définissez où vous voulez aller, ce que vous voulez atteindre ;
  • Définissez le chemin et étapes pour arriver à votre but ;
  • Trouvez les obstacles et comment les vaincre ;
  • Soyez rigoureux, honnête, fiable, et serviable  (le contraire de l’arriviste sournois qui est souvent caricaturé – ou encore, pour arriver, ne soyez pas arriviste) ;
  • Faites copain-copain avec Mr Pareto ; apprenez à mettre en œuvre son principe ;
  • Amusez vous et restez curieux ! Cela fait de vous des gens avec qui on a envie de bosser.

Et pour cela, je vous conseille quelques lectures, qui nous ont bien inspirés, tant Magali que moi :

Pour la gestion des changements, unehistoire intéressante à lire 

Pour réaliser ce qui est important et comprendre : Mr Pareto, une lecture facile et révélatrice :

Pour les jeunes entrepreneurs, blog intéressant pour la motivation, la débrouille, les idées, etc. :

Et si vous ne connaissez pas l’histoire des gros cailloux, voici quelque chose qui peut vous donner une révélation.

« C'est un cours à l'université, et même pourquoi pas à l’ENSIMAG sur la gestion du temps. Il est 8h du mat tous les élèves ou presque sont dans l'amphi. Ça s'agite, ça parle, le professeur n'est pas là.8h10, toujours pas de professeur, les élèves piaillent, l'agitation monte de plus en plus. 8h15, heure officielle pour déclarer le cours annulé, certains élèves ont déjà le sac sur l'épaule quand le professeur fait son entrée sans dire un mot. Le brouhaha se calme, les élèves un peu déçus d'avoir raté une occasion pour sécher se rassoient. Le professeur va à son bureau, toujours sans un mot et sort de dessous son pupitre un vase en verre. Il le place sur le bureau et replonge immédiatement sous son bureau pour sortir un sac de cailloux et les verse dans le vase doucement pour le remplir à ras bord. Et là, il se tourne vers son auditoire un peu dubitative et parle pour la première fois."Est-ce que mon vase est plein?". À l'unisson l'amphi répond positivement à cette question. Le professeur replonge sous son bureau et en sort un sac de graviers, qu'il verse dans le vase. Il se tourne vers ses élèves et repose la même question. "Est-ce que mon vase est plein cette fois?". Les élèves, loins d'être idiots, ont fait une rapide déduction et répondent à l'unisson: "Non, on peut mettre du sable!". "Bien, bien,bien" répond le professeur qui s'exécute de ce pas. Et la question revient une fois de plus. Bref, vous imaginez bien, un élève brillant suggère d'y mettre de l'eau. Et le professeur s'exécute une fois de plus, remplissant le vase d'eau jusqu'à ras bord. "Cette fois-ci, est-ce que mon vase est plein?" demande-t-il. Bon, je vous laisse deux options. Si c'est une classe normale la réponse sera oui. Mais si c'est une classe de scientifiques,il y en aura bien un qui va proposer du sel pour le dissoudre sans augmenter le volume. Mais bon, là n'est pas la question! Le professeur fait face à l'amphi complètement captivé et pose l'ultime question : "Qu'elle la morale de cette histoire dans le contexte du cours d'aujourd'hui sur la gestion du temps?". Minute de silence avant qu'un des meilleurs élèves au premier rang lève sa main et s'exprime. "Monsieur, je peux avoir un agenda plein à ras bord, je trouverai toujours des trous pour y caser de nouveau rendezvous". Le professeur le regarde dans les yeux et lui lance: "Peut-être,mais si je vous demande de mettre les gros cailloux à la fin, qu'allez-vous faire?"

Conclusion, dans la vie, définissez vos gros cailloux et placez les en premiers. Ensuite vous pourrez glisser le reste autour! »

Et vous quels sont vos gros cailloux ?