Osez professionnellement, tout en gardant une vie personnelle

Un début en Californie où j’ai attrapé le virus de l’entreprenariat

Je suis diplômée de l’Ensimag dans l’option « Calcul Scientifique » et j’ai d’abord eu un parcours comme salariée dans l’industrie. Mon premier travail a été dans la SilliconValley, où je me suis imprégnée de cette énergie créatrice folle, démesurée, où tout devient possible et qui manquait terriblement en France à cette époque là. J’ai attrapé le virus de l’entreprenariat mais j’avais besoin d’acquérir de l’expérience notamment en business, que je n’avais pas en sortant de l’Ensimag. J’ai d’abord fait du développement Java puis du product management pour le portail web à la mode à l’époque « Excite » (c’était avant que Google n’existe). C’était un site à 75 millions de pages vues par jour, et j’étais quasiment seule responsable technique de sa page d’accueil. Cela m’a donné un goût presque grisant pour le marketing BtoC d’applications web et pour ce contact si réactif avec l’utilisateur final. 

Retour en France

J’ai perfectionné mes compétences en marketing grand public puis en stratégie chez Canal+ et enfin dans un pôle de compétitivité où j’ai eu l’occasion de coacher des startups dans leur stratégie de l’innovation. A partir de là je me suis sentie suffisamment aguerrie pour créer ma startup. C’est parti d’un besoin personnel et pragmatique : j’avais la flemme d’organiser les courses et les repas, c’était pour moi une corvée insurmontable et j’ai imaginé, avec mon esprit de « geek » une application qui organiserait tout cela pour moi en mode pilote automatique sans que je n’ai plus à m’en préoccuper. 

Comment j’ai monté ma « boîte »

Mais une idée sympa et pratique ne suffit pas : j’ai fait une  étude stratégique conséquente et j’ai compris qu’il fallait positionner cette application dans le domaine de la santé car cela s’inscrivait dans des enjeux sociétaux et stratégiques majeurs. C’est à cette occasion que j’ai rencontré mon associé, un professeur de médecine spécialiste de la nutrition. Nous avons obtenu le statut «  Jeune entreprise innovante » pour nos travaux de recherche en Intelligence Artificielle : la problématique de l’équilibrage automatique des menus est un cas d’école en Intelligence Artificielle qui a été étudié un peu partout dans le monde sans qu’il n’en découle d’application commerciale grand publique ou professionnelle. Et c’est là la nouveauté qu’apporte CarrotCake.fr. C’est grâce au couplage des mathématiques et de l’informatique acquise à l’Ensimag que j’ai pu mener ce projet à bien. J’ai pu interagir avec l’Inria ou le laboratoire I3s de l’Université de Nice en parlant le même langage qu’eux et en partageant la même passion pour l’algorithmique.

Entrepreneuse et maman, est-ce possible ?

Ou car c’est moi qui gère mon temps et cela m’a permis de mettre en place un équilibre de vie professionnelle/vie parentale optimal pour ma famille: lors d’une journée typique je me lève à 4h30 du matin, et je vais chercher ma fille à l’école à 16h30. Cela me permet de faire des journées de 10h, tout en profitant pleinement de ma fille. A chaque fois que possible je travaille de la maison, cela m’épargne 2h de trajets inutiles. Quand je suis fatiguée, je me repose tout simplement, pour mieux travailler après. J’ai réussi ainsi à optimiser considérablement mon temps de travail et ma performance intellectuelle et créative, ce qui aurait été impossible en tant que salariée, en tout cas en France. Il reste un long et lourd chemin à parcourir pour faire évoluer les mentalités et mieux prendre en charge la parentalité. Avis aux nouveaux élèves qui auront à relever ce défi !  Aux Etats-Unis c’est beaucoup plus facile, ils ont un rayon d’avance dans ce domaine.